Scania croit dans l’éthanol

En matière de carburants alternatifs, Volvo affiche clairement une préférence pour le méthane, Renault Trucks pour l’électrique ou l’hybride, Iveco pour l’électrique ou le gaz, et Mercedes se penche sur toutes les techniques, y compris la pile à combustible. Scania de son côté vient de renouveler sa foi dans l’éthanol, lors d’un colloque « transport durable » faisant notamment intervenir le témoignage de Staf, spécialisé dans le transport sous température dirigée, qui est le premier à expérimenter depuis octobre 2011 l'éthanol sur 3 de ses 450 véhicule. Il s'agit de porteurs Scania G 270 DB 4x2 (deux autour de Paris, un sur du Paris-Auxerre).
Il est vrai la motorisation à l’éthanol est une technologie maîtrisée depuis vingt-cinq ans en Suède, et que Scania en est déjà à sa troisième génération de moteurs à l’éthanol (qui ne se distinguent des moteurs diesel que par l’injection). L’avantage est donc l’absence de surcoût lié au véhicule lui-même, contrairement à l’hybride ou à l’électrique. Les résultats sont probants : 70 % de CO2 en moins, pour des frais d’exploitation comparables à ceux des moteurs carburant au gazole…
Mais la législation freine encore des quatre fers, essentiellement pour des raisons de lobbying des pétroliers. « Faire ajouter par le gouvernement un carburant dans une liste officielle, c’est lourd. L’idéal serait que d’autres constructeurs en fassent la demande, pour plus de poids et de crédibilité. En outre, il faudrait une fiscalité qui taxe non pas le volume, comme c’est le cas pour le diesel, mais le rendement énergétique. Car l’éthanol nécessite 150 % de volume par rapport au diesel (ce qui explique les réservoirs de 700 l) », fait-on remarquer chez Scania, qui pour l’instant fait renouveler d’une année sur l’autre des autorisations temporaires. Idem pour un bus qui est aujourd’hui en test à Angers, après avoir tourné sur St-Quentin et Reims.
L’éthanol ED95 qui fait avancer ces véhicules (les camions 9 t et le bus) est produit à base de résidus de raisin, fourni par la société Raisinor, qui alimente une citerne dédiée chez Staf. La production de ce carburant ne concurrence ainsi en rien la production alimentaire. Et n’oublions pas que sur le front législatif, l’Union européenne a pour objectif l’utilisation de 10 % de biocarburant en 2020. Encore faut-il s’en donner les moyens, au moins en France. – MF

Source :Transporteurs.net