Un grand Monsieur nous a quitté
Elio Diaz syndicaliste ouvrier, comme il aimait se définir est décédé.
Elio est arrivé en 1939 à l’âge de 4 ans en France lors de la « retirada » espagnole, la défaite des républicains de 1939. Avec ses parents il fût parqué dans le camp français de Chomérac en Ardèche pendant deux ans. De son adolescence dans une période difficile d’après-guerre il réussit, avec la volonté qui le caractérisait, à devenir tailleur ; c’était un homme qui maîtrisait parfaitement même exceptionnellement la langue française il s’en faisait un honneur lui qui était immigré espagnol.
Il devint employé français sur une base américaine jusqu’en 1964.
Il fut le premier créateur du syndicat Force Ouvrière pour les employés français au sein d’une base alliée. Date à laquelle il intégra les TEOB en tant que conducteur.
A partir de ce moment-là, Elio (connu comme Elie) Diaz va devenir le personnage incontournable du syndicalisme Force Ouvrière dans les transports Bordelais et même au niveau national où il siègera jusqu’en 1993 au Comité Fédéral National Force Ouvrière et dans les diverses séances paritaires.
Elie Diaz est le synonyme du mouvement ouvrier dans notre entreprise, il a été de tous les évènements qui nous ont permis aujourd’hui de travailler 7 h 36 par jour ; il a mené des combats sociaux sans se préoccuper de la couleur politique ou syndicale des employés. Pendant des années il accueillait tout le monde dans son bureau de Secrétaire du CE pour aider tous les gens qui lui demandaient.
Il est à l’origine de la reconnaissance des maladies professionnelles des conducteurs, un acharnement de 30 ans qu’il aura tenu jusqu'à sa retraite en 1995.
Elie était un caractère exceptionnel, un négociateur hors pair, faisant partie de ces personnes qui justement ne peuvent être qu’exceptionnelles de par leur ténacité, leur volonté de réussir et surtout leur soif d’égalité et de respect de la personne humaine quelle que soit sa position sociale.
Aujourd’hui nous avons perdu un de ceux qui ont fait notre entreprise et qui ont fait sa reconnaissance à tous les niveaux sociaux, qui nous a donné la voie que nous suivons aujourd’hui.
A son épouse Philomène, à son fils Charles, nous présentons nos sincères condoléances.